Resume:Introduction
« Noir, ce mot désigne depuis une époque lointaine le nom du Destin. Les deux vierges règnent sur la mort. Les mains noires protègent la paix des nouveaux nés ». C’est par cette formule pour le moins énigmatique que commence chaque épisode de la série. Fort belle citation me direz-vous, mais difficile d’en déterminer le sens ! Pourtant, force est d’admettre qu’elle résume on ne peut mieux le scénario de cette série que je vous invite à découvrir plus en détail.
Staff
Scénario : Ryoei Tsukimura
Réalisation : Koichi Mashita
Character design : Yoko Kikuchi
Musique : Yuki Kajiura
Synopsis
Mireille Bouquet, tueuse française renommée, reçoit un mail pour le moins mystérieux d’une lycéenne japonaise amnésique, Kirika Yumura, laquelle l’invite selon son expression à « un pèlerinage dans le passé ». Intriguée, Mireille se rend alors au Japon pour y rencontrer ladite jeune fille. Leur premier contact est interrompu par l’attaque d’une organisation, inconnue de l’une comme de l’autre. Il s'ensuit immédiatement une prestation spectaculaire des deux jeunes filles, bien que leurs rapports ne soient pas des plus chaleureux. Ayant visiblement un passé en commun, elles décident de s’allier, du moins temporairement, dans le but de le recouvrer pour Kirika, et de l’éclaircir pour Mireille.
De retour à Paris, elles effectuent leurs premières missions, qui se déroulent sans encombre, sous le nom de code « Noir » lequel est, elles l’apprendront par la suite, un nom attribué aux meilleurs duos d'assassins depuis plusieurs siècles. Rapidement, elles découvrent qu’elles sont la cible d’une organisation secrète appelée "Soldats" et, par son biais, font la rencontre de Chloé qui prétend être la véritable Noir...
Portrait des héroïnes
Comme énoncé ci-dessus, les héroïnes sont au nombre de deux. Honneur à l’aînée, Mireille Bouquet. Elle est issue d'une famille corse puissante, bien que ni son physique ni son nom ne l'auraient laissé présager. Son enfance fut douloureuse puisque durant cette période ses deux parents sont assassinés... Au sein du duo c’est elle qui prend la majorité des décisions, ce qui en fait en quelque sorte le « cerveau ». Lors des combats, elle n'a pas comme l’ont Kirika ou Chloé, de style particulier. Elle est efficace mais, contrairement aux deux autres, loin d'être « monstrueuse ». La preuve en est, elle se fait souvent sauver par Kirika...
Pour sa part, sous l’apparence frêle d’une jeune lycéenne japonaise, Kirika est en réalité une tueuse sans égale. Frappée d’une profonde amnésie, elle n’a souvenir ni de son passé, ni de sa famille, ce qui l’amène à contacter Mireille pour faire ce qu’elle appelle un « pèlerinage dans le passé ». Cependant, elle s’avère être bien meilleure que la française, et ce tout en gardant la sérénité qui la caractérise. En effet, son visage ne laisse transparaître qu’en de rares occasions des sentiments tels que la pitié ou le doute, et son regard, déjà empli de tristesse, laisse entrevoir une profonde solitude. Son innocence apparente et sa dextérité meurtrière hors norme lui confèrent une personnalité paradoxale, qui brisera par moment son calme habituel. Bien qu’elle utilise le plus souvent une arme à feu, ses aptitudes en matière d’assassinat ne se limitent pas là pour autant. En effet, entre ses mains juvéniles tout objet, aussi anodin soit-il, devient une arme potentielle, c’est ainsi qu’outre les traditionnelles armes blanches en tout genre, elle utilisera aussi bien des fourchette, pioche, jouet d’enfant, cravate que sa carte étudiante...
Les deux protagonistes ont des personnalités fort dissemblables, presque opposées. Si Mireille apparaît comme une personne déterminée et expressive, Kirika semble être en semi léthargie au quotidien, et un pantin inexpressif au combat. A ce titre, l’approche psychologique des personnages n’est pas la même. De nombreuses introspections sont faites concernant Mireille alors qu’on ne voit pour ainsi dire Kirika que d’un point de vue extérieur, ce qui accentue encore son air « absent ». Toutefois, leur personnalité trouve un trait de caractère commun, ou tout du moins proche, lequel réside dans leur conception du meurtre. Aucune des deux ne retire un quelconque triomphalisme de leurs meurtres, elles voient davantage l’assassinat comme un travail, un mal nécessaire (cf. la maxime introductive).
Soldats
Cette organisation apparaît comme un ennemi bicéphale car en son sein les intérêts divergent. Bien que l’organisation ne se résume pas à cela, deux noms méritent surtout d’être mentionnés : Chloé et Artena.
Personnage aussi froid que redoutable, Chloé excelle dans le maniement des armes blanches. Tueuse de premier ordre, elle annonce dès sa première rencontre avec le duo être la "véritable Noir", ce qui laissera nos deux héroïnes pour le moins perplexes et précipitera le déroulement de l'histoire. Appartenant visiblement à Soldats depuis son plus jeune âge, Chloé est entièrement dévouée à Artena à laquelle elle est très attachée...
Pour sa part, Artena est une femme d’apparence très douce et, n’en déplaise à certains, tient une place importante dans l'organisation Soldats. Contrairement aux autres protagonistes, elle n’a aucune vocation guerrière et ne quitte pour ainsi dire jamais le "Manoir", lieu méconnu de tous, protégé par un village qui, tout comme Chloé, est dévoué à sa cause. Artena est difficile à cerner car elle est calme en toutes circonstances et ses pensées, bien que sombres, ne parviennent pas à effacer son sourire affectueux.
Côté conception
Je ne pense pas trop m’avancer en disant que Noir est une merveille d’esthétisme. Avant toute chose, fait suffisamment rare dans un anime pour être remarqué, la scène se déroule essentiellement à Paris, et bien que certains décors ne soient pas vraiment fidèles à la réalité, il est appréciable de voir que les décors des animes ne se bornent pas au Japon. La France n'est d'ailleurs pas le seul décor de la série puisque nos héroïnes seront amenées à « visiter » d'autres pays. Quant à l’esthétisme dont je parlais, celui-ci se remarque essentiellement dans le souci des détails du quotidien, car Noir est loin de n’être qu’une série où les scènes d’actions se succèdent inlassablement.
A l'image des décors, les personnages sont très soignés même si une question n'a toujours pas trouvé de réponse, à savoir : pourquoi les enfants de la série ont ils d'aussi gros yeux ?! Ceci étant, la série bénéficie d'une animation remarquablement fluide ce qui n'est pas pour déplaire à nos yeux, toutes tailles confondues cette fois ^^
Nos oreilles ne sont cependant pas laissées à l'écart puisque Noir bénéficie d'une Bande Originale très travaillée de Yuki Kajiura (.hack//Sign ou plus récemment Madlax). Certains titres comme « Canta per me », « Secret game » ou encore « Salva nos » marquent par leurs occurrences mais aussi par leur beauté. Cependant la bande sonore ne se résume pas à trois titres, et les musiques, réparties en trois OST, se laissent volontiers écouter.
Outre les qualités techniques, Noir dispose d'un scénario fort attrayant sans pour autant être aussi complexe qu'un Evangelion. Les premières missions, bien que plaisantes, sont davantage prétexte à nous présenter les personnages ainsi que leurs capacités respectives. La série prendra véritablement un tournant dès l'arrivée du troisième protagoniste, Chloé, qui se chargera de dévoiler l'intrigue avec parcimonie.
Conclusion
Succinctement, Noir est une série très plaisante qui en séduira plus d'un, les défauts étant mineurs et subjectifs alors que les qualités sont nombreuses et unanimes ; une subtile alchimie entre la psychologie, intrigue et action.